Il y a quelques mois, j’ai eu une conversation avec un ami et lors de cette conversation, nous avons notamment échangé brièvement sur l’utilisation quasi abusive (dans certains cas) des termes « toxique » et « pervers narcissique » pour décrire le comportement d’un individu ayant des agissements et des impacts négatifs sur un autre. Nous ne nous sommes pas étendus sur le sujet car notre conversation a été ponctuée de nombreuses enthousiastes disgressions qui nous faisaient naviguer d’une anecdote à une autre.
Lors de cette conversation, nous avons notamment évoqué le comportement malveillant d’une manageuse envers une de ses collaboratrice et cela m’a donné envie de rédiger cet article sur un management que j’oserai qualifier de toxique. Comme je suis convaincue que le poids et le choix des mots ont une grande importance, j’ai tout de même voulu me tourner vers une définition du terme « toxique » pour que vous puissiez garder cette définition en tête tout au long de la lecture de cet article. Aussi, vous l’aurez peut-être remarqué, je ne parle pas de manager toxique mais de comportement toxique. Je pousse peut-être la nuance à un point extrême mais je pense que ce comportement ne qualifie ces managers que partiellement. Qu’en pensez-vous ?
Revenons à notre définition. Au sens figuré, dans le Larousse « toxique » se dit d’une personne ou d’une relation dont l’influence est psychologiquement nocive, pernicieuse. On pourra donc retrouver le mot « toxique » dans des phrases telles que: « Quitter un conjoint toxique » ou bien « Sortir d’une relation toxique » par exemple.
Qui a déjà fait face à un manager dont le comportement envers vous était imprévisible ?
Un manager qui vous avait pris en grippe et qui à plusieurs occasions, faisait preuve d’une forme de méchanceté voire même d’agressivité envers vous en privé comme en public ?
Un manager qui ignorait vos demandes de monter en compétences ou en responsabilités et qui réduisait au silence vos ambitions ?
Un manager qui, même lorsque vous le confrontiez, niait, remettait en question ou même feignait de ne pas comprendre les faits que vous lui reportiez ?
Un manager qui vous mentait et qui mentait aussi à autrui sur la nature de vos relations qui selon lui étaient tout à fait normales ?
Un manager dont les décisions changeaient en fonction de l’interlocuteur auquel il avait à faire voire même en fonction de ses humeurs ?
Un manager dont le comportement était connu au grand jour mais que personne n’osait affronter ni même dénoncer ?
Alors, qui a déjà connu cela ?

Est-ce que comme moi vous avez décroché le jackpot, et que toutes les affirmations ci-dessus se sont retrouvées dans une seule et même personne ?
Blague à part, je vous plains, et je vous comprends car c’est la période la plus difficile que j’ai connue dans le cadre professionnel.
Si vous répondez à l’affirmative à plusieurs de ces questions, je partage ces quelques conseils pour vous et j’espère du fond du cœur qu’à la fin de cet article, vous aurez des pistes de réflexions voire des solutions pour faire face aux difficultés que vous traversez avec votre supérieur hiérarchique ou qui que ce soit d’autre.
Quand les faits sont connus, je sais que le plus difficile est sans doute de ne pas se sentir soutenu par ses collègues ou bien même par sa direction. Je sais que c’est dur lorsque personne ne prend réellement en compte votre mal-être, mis à part avec des « ça va aller » ou « tu es forte, laisse couler ». Mais gardez en tête que vous n’êtes pas seul et bien que cela soit facile à dire, plusieurs solutions s’offrent à vous et toute situation est impermanente.

Alors, comment réagir face à un management toxique ? En effet, si vous faites face à un management toxique, vous aurez sans doute des difficultés à trouver des solutions seul pour vous en sortir. Osez en parler ! Osez chercher de l’aide !
On a tendance à dire qu’il faut prendre son mal en patience, mais je suis partisane du « prendre son bien-être en urgence ».
Plusieurs choix s’offrent alors à vous et vous pouvez d’ailleurs tous les cumuler :
1) Parlez-en à quelqu’un de confiance

Ne restez pas seul face à la situation, mais cherchez plutôt du soutien. Parlez-en à vos proches (ami, famille, conjoint,..), à un collègue de confiance, à un membre du CSE. Peu importe qui vous choisirez, pourvu que vous choisissiez une personne qui vous apprécie et dont la présence vous fait du bien. Vos proches vous aiment, ils vous soutiendront et vous aideront à vous rappeler à quel point vous méritez d’être bien traité.
2) Retranscrivez tout par écrit

Assurez vos arrières ! Vous n’irez peut-être pas jusqu’au conflit ou au Conseil des Prud’hommes, mais sait-on jamais. Vous aurez peut-être besoin de matière si le conflit ne se résoud pas. Gardez autant de preuves que vous pouvez et même si elles ne vous paraissent pas utiles. Limitez les moments passés seul avec cette personne, et retranscrivez vos conversations orales par écrit dans la mesure du possible.
3) Parlez-en à vos collègues

Choisissez les collègues dont vous êtes sûrs de la bienveillance. Comme moi, vous allez sans doute entre entouré de collègues qui vous soutiennent par les mots, ou si vous avez de la chance par certains actes. Bien que ce soutien puisse vous paraître parfois insignifiant, le simple fait de se confier ou de parler de ses problèmes permet de réduire ce sentiment de mal-être et de réduire son stress. Parlez-en à votre supérieur hiérarchique si ce n’est pas votre bourreau mais dans tous les cas, faites en sorte de vous sentir soutenu au bureau et en fonction de la taille de l’entreprise, parlez en avec une personne en dehors de votre organisation.
4) Confrontez votre bourreau

Je sais pertinement qu’encore une fois, cela est plus facile à dire qu’à faire. Personnellement, il m’a fallu un moment avant que j’ose réagir face à ce comportement malveillant envers moi. Au début, on n’ose pas parler, surtout quand il s’agit de son supérieur hiérarchique. On se plaint auprès d’autrui mais pas à la première personne concernée. J’ai pris du temps avant de lui dire « Je n’ai pas peur de toi ». Et il m’a fallu un arrêt maladie de 3 semaines pour revenir remontée à bloc, et grâce aux conseils et soutien de ma soeur de ne plus rien laisser passer et de confronter mon bourreau.
5) Gardez en tête que votre bien-être est votre priorité

Comme énonce précedemment, arrêtons de prendre notre mal en patience, arrêtons de minimiser les impacts que cette personne a sur nous. Si ce que vous vivez être trop lourd, si ce que vous vivez impact votre bien-être et votre santé mentale, allez voir le médecin du travail ou médecin généraliste et parlez en avec lui. Ne vous sentez pas coupable de vous faire arrêter si la situation est trop dure à gérer. Remettons en perspective la place du travail dans nos vies et n’oublions pas (qu’en théorie), vous mieux que personne sera en mesure de prendre soin de vous.
7) Cherchez des issues de secours

Mettez en place une stratégie pour changer de poste en interne voire même en externe. Il n’est pas nécessaire de s’entêter lorsque la situation ne semble pas s’améliorer, ou lorsqu’aucune action n’est menée en votre faveur. Pourquoi resteriez-vous fidèle à l’entreprise coûte que coûte dans de telles conditions ? Vous pouvez aussi opter pour suivre des formations qui apporteront de nouvelles compétences, toujours dans cette optique d’obtenir un nouveau poste.
Je tenais enfin à dire que si vous n’êtes pas ce manager « bourreau » mais témoins de ses agissements, ne restez pas silencieux ! Faites preuve d’empathie et de courage et mettez-vous à sa place ! Osez interrompre ces agressions, osez faire entendre votre voix pour autrui car peu importe qui ils sont, peu importe comment vous les percevez, ces personnes ont parfois besoin qu’on leur tende la main.


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