La technique des petits bonshommes allumettes de Jacques Martel, vous connaissez ? : https://youtu.be/tEIep0l2xqg?si=pL_x7ExZO_xwghLG
Il y a quelques jours, je suis allée boire un verre avec mon amie Marla. Cela faisait plusieurs semaines que je ne l’avais pas vue et vous imaginez bien, nous avions énormément de choses à partager.
Amour propre, famille, argent, travail, vacances, nous ne tarissions jamais de sujets de conversation et le temps semblait passer à une vitesse folle. Comme très souvent, nous avons parlé d’amour. Ah l’amour, il semble si dur à trouver et si compliqué à garder.

Je suis en couple depuis quelques mois avec une femme avec laquelle je rencontre de nombreuses difficultés, principalement de communication, et de son côté, Marla, elle venait de se séparer d’un homme d’une extrême jalousie avec lequel elle dit tisser des relations amicales.

Lors de cette conversation, nous nous sommes questionner sur les raisons pour lesquelles, il était si compliqué pour nous de trouver l’amour, pourquoi il était si compliqué de rencontrer une personne avec laquelle les choses seraient simples et évidentes.
Elle se demandait pourquoi elle attirait des hommes qui n’étaient jamais prêts à s’engager et de mon côté, je me demandais pourquoi je tombais tout le temps sur des personnes qui réveillaient sans cesse en moi, mon côté sauveur.
Toutes les deux, on s’étaient bien trouvées, ces derniers temps, lorsque l’on s’est mises en couple, on a négligé les énormes signaux d’alerte qui auraient dû nous pousser à changer la direction que notre relation prenait voire à y mettre un terme.

Plus on discute, plus on se (re)découvre et plus on remarque des similitudes dans nos parcours de vie respectifs. On est toutes les deux les benjamines de nos fratries, on s’est toutes deux évertuées à résoudre des conflits de famille dont nous n’étions pas à l’origine et toutes deux, nous avions été déçues d’être témoin de l’inaction de nos proches et surtout de nos mères, de qui on attendait beaucoup (trop ?). Ainsi, toutes deux, nous entretenions une relation apaisée et avec presque aucune attente vis-à-vis de nos pères, mais la barre avait été mise très haute lorsqu’il s’agissait de nos mères.

De mon côté, s’ajoutait à l’ardoise un coming out auprès de ma mère très houleux, pendant lequel un « maman, je reste tout de même ta fille’, demeure encore aujourd’hui sans réelle réponse, sans parler des années où elle ne m’avait pas acceptée pour qui je suis, où elle pestiférait contre les femmes en couple que l’on pouvait croiser dans la rue.
Je ne sais comment nous en sommes arrivées à la conclusion que les attentes que nous avions vis-à vis de nos mères auraient dû être les mêmes que celles que nous avons vis-à-vis de nos pères. Nous y voyions plusieurs motivations. Étrangement, la première motivation résidait dans le fait que tant que nous n’aurions pas fait la paix avec elles, il nous serait compliqué de bâtir une relation amoureuse saine avec autrui. J’ai fait de recherches à plusieurs reprises sans réel succès et puis, un jour je suis tombée sur la notion de « Mother Wound« . En français, nous pourrions traduire cette notion par « Blessure maternelle« .
Je ne serais pas très longue sur le sujet, et si tu souhaites en savoir plus, je t’invite à te rendre à la fin de cet article, j’y mettrai quelques références et ouvrages qui te plairont j’en suis certaine. Selon certains psychanalystes, une « blessure maternelle » se produirait quand une mère n’est pas présente émotionnellement pour son enfant.
Il semblerait que cette « blessure maternelle » puisse toucher hommes comme les femmes.
La blessure maternelle est un traumatisme porté par une mère – ainsi que tout mécanisme d’adaptation dysfonctionnel utilisé pour traiter cette douleur – et hérité par ses enfants (les filles supportant généralement le poids de ce fardeau). Si la blessure n’est pas guérie, des perceptions, des choix et des styles parentaux négatifs peuvent se transmettre à travers la lignée matrilinéaire, provoquant de nouvelles souffrances à chaque génération.
Elle peut arriver lorsque la mère:
** a apporté un soutien en prenant soin des besoins physiques des enfants, mais n’a pas apporté d’amour, de soins et de sécurité émotionnelle
** n’a pas fait preuve d’empathie pour prendre en compte les émotions de l’enfant et ne l’a pas aider à les gérer
** n’a pas permis à l’enfant d’exprimer des émotions négatives
** était très critique
** attendait le soutien de l’enfant pour répondre à ses propres besoins physiques ou émotionnels
** n’était pas très disponible pour l’enfant
** avait elle-même subi des violences émotionnelles ou physiques, n’avait pas surmonté le traumatisme et était donc incapable d’offrir de l’amour
** avait un problème de santé mentale non traité ou une addiction
LES MÈRES SONT RESPONSABLES DE LA GUÉRISON DE LEUR PROPRE BLESSURE ET LA VÉRITÉ EST QU’AUCUN ENFANT NE PEUT SAUVER SA MÈRE
La liste est bien évidemment non exhaustive et si vous reconnaissez votre mère dans un ou plusieurs points ci-dessus, il est possible que vous souffriez d’une « blessure maternelle ». Pas de panique, cela n’est pas une fin en soi.
Nous avions deux autre raisons qui motivaient cette volonté de nous rabibocher avec nos mères sans qu’elles le sachent :
1) La vie est courte. Nos mères ne sont pas éternelles
2) Pardonner autrui, c’est avant tout libérateur pour soi-même
Gardez en tête qu’il est normal de se sentir en colère ou bouleversé lorsque les attentes que l’on a envers autrui ne sont pas comblées, surtout quand il s’agit d’un membre de famille dont on est proche, et c’est tout naturellement un sentiment qui s’intensifie lorsque cette personne est notre mère.
Décider de pardonner à la personne qui vous a fait du tort est avant tout une démarche intérieure qu’il est bon que nous entreprenions pour notre propre bien-être. Dans le cas de Marla et moi, nos mères ne sont pas réellement au courant de ce que nous leur reprochions même si elles se rendent compte que nos relations ne sont pas sereines.
Comment pardonner aux personnes que l’on aime mais qu nous ont blessé ?:
1) Lister les attentes que vous avez vis-à-vis de la personne concernée
2) Lister au moins 10 raisons pour lesquelles vous voulez une relation saine et apaisée avec elle
3) Écrire une lettre pour lui pardonner (se focaliser sur le fait que cette personne est dans l’incapacité de répondre à vos attentes. Il n’est pas nécessaire de remettre la lettre à la personne concernée)
4) Faire l’exercice du bonhomme en allumettes pour se détacher des attentes que vous avez vis-à-vis de cette personne
6) Écrire une lettre à vous-même pour vous pardonner ses sentiments que vous éprouviez envers cette personne
7) Retranscrire ses désirs à travers au moins 10 affirmations positives (ex: Je décide d’être en paix avec moi-même; Me pardonner et pardonner à autrui est avant tout bon pour mon bien-être; Chaque jour, je serai de plus en plus en paix avec mère)
Acceptons qu’aucune femme ne puisse jamais se conformer à l’archétype de la « mère parfaite » : nous sommes tous humains et faillibles et essayons simplement de faire de notre mieux en prenant en compte nos limites et celles que notre société nous impose.
L’exercice du bonhomme en allumettes et la blessure maternelle:
- https://youtu.be/Slg8jZY2Hd4?si=cDVLYwhJH-SMnvcq
- https://youtu.be/aEgNZKZ76Kw?si=gdbnpCEDaMniGfzJ
- Bertaux, M. 20/06/2017. Mother Wound » : faire la paix avec votre mère peut changer votre vie. https://madame.lefigaro.fr/bien-etre/mother-wound-faire-paix-avec-votre-mere-peut-changer-votre-vie-260417-131986. [Visiter le 01/10/2023]


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